Minuit歌詞

作詞 : Emmanuel Bhati Martinez
作曲 : Emmanuel Bhati Martinez
Minuit, côté nord de la capitale.
Les réverbères illuminent un sol usé par les pluies diluviennes et les pas des passants qui fuient la vie qu’ils mènent, sans s’en rendre compte comme s’ils étaient atteints d’amnésie urbaine.
Les rues sont vides et les ombres ont remplacés les passants, dans un coin sombre tu verras peut-être s’embrasser des amants.
Mais la plupart des gens s’endorment en rêvant de billets, de diamants, et ne trouve le sommeil que grâce aux médicaments.
Reste cet homme qui ne dors pas, lui qui reste dehors, même lorsqu’il ne sort pas ; qui observe tous ses gens bien civilisés qui ne le voient pas comme s’ils étaient atteints d’invisibilité.
Mais c’est pas le seul à rester éveillé, tard le soir.
Il y a des mecs éméchés qui rodent avec leurs flashs de Sky.
Minuit, quelque part en face d’un carrousel, des chats de gouttière se nourrissent dans les sacs poubelles.
La ville est calme, le temps semble être figé. Un pilier de bar achève sa canette devant l’épicier.
Prêt du canal, un vieil homme qui vends des livres voit défilé des étudiants très ivres qui rentrent en Vélib et croise le regard de cette femme qui marche toute seule, qui se sent agressé par un groupe de jeunes, qui la draguait pour le fun.
Pas le temps de rester sé-po, quelques gué-dro enchainent bierre et bédo en attendant l’dernier métro.
Les gens rentrent épuisés sous les immeubles Haussmaniens, devant les boites des champs Élysées, loin des chansons de Joe Dassin.
A croire que la ville ne dors jamais. Sur les trottoirs des boulevards, tu croises des filles en porte jarretelle. Assis dans un taxi, un homme en costard observe un autre homme assis sur un deux roues, le temps d’un feu rouge.
Les chemins se croisent et se réunissent rarement. Un flic contrôle un jeune qui correspond au signalement.
Sur un pont joue une fillette avec des lunettes noires sous le regard d’un peintre qui en fera surement sa plus belle toile. A quelques pas de là, posté dans une impasse. Un type qui doit d’la tune à d’autres se cache, il a les mains moites.
Pas comme cette étrangère qui prie seule dans un hôtel en sachant ses larmes, elle pense aux proches qu’elle a du mettre en terre.
Des ados jouent au football en rêvant de soulever la coupe ; des parents qui se couchent tôt en regrettant de pas avoir faire l’amour.
Chacun sa soirée chacun sa vie, chacun son rôle. La montre affiche Minuit.
Le temps s’est arrêté, le destin approche et l’obscurité à figé la ville dans un dessin atroce car il est minuit, côté nord de la capitale et les réverbères illuminent un corps figé sous les pluies diluviennes.
Minuit une, allongé sur le sol il capitule, c’était la dernière minute de sa vie urbaine.